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Je me souviendrai toujours de la première fois où j'ai vu des poils sous les bras d'une femme, j'avais alors 11 ans. L'ironie de notre époque est telle qu'en réalité il s'agissait d'une adolescente.
J'habitais alors en Asie, dans un pays où la pression par rapport à l'épilation est moins forte qu'en France et le moins que l'on puisse dire est que j'étais totalement étranger à des notions comme la réalité de la puberté chez les femmes. Pour dire les choses autrement, j'étais un peu con et je pensais que les femmes n'avaient pas de poils sous les bras, seulement des "points noirs"... Hé oui! Quand même! Vous comprendrez qu'il s'agissait là uniquement d'une repousse. Je pensais donc que les femmes avaient une repousse aux aisselles et aux jambes, et pas une véritable pilosité comme les hommes. Quelle a pu être ma surprise quand j'ai vu des poils sous les bras de cette jeune française à la piscine! Je me souviens d'avoir été très intrigué, car moi même je n'avais pas vraiment commencé ma puberté.
J'ai donc commencé à observer les changements chez mes copines, quelques poils qui poussaient sous un bras. Je trouvais ça plutôt mignon, et je me souviens avoir été un peu déçu quand les copines se rasaient pour la première fois, vers l'âge de 12ans.
A mon retour en France, à l'âge de 15ans, je me suis rendu compte que la situation était pire, toutes les filles de mon âge ou presque s'épilaient, et je cherchais en vain un contre-exemple! Une de mes premières petites amies avait un ticket de métro, et je me rappelle de m'être dit "Mais qu'est ce que c'est que ce truc". Quelle est cette aberration? Quelle idée de se tailler le minou en forme de ticket de métro? Une forme rectangulaire insipide... Puis il y a eu la découverte de l'épilation intégrale par les films pornographiques, et le rapprochement que j'ai pu faire entre le porno et le glabre qui s'installait de plus en plus chez les filles de ma génération.
Pour la première fois, j'étais contre l'épilation, contre le fait d'imposer quelque chose que moi-même je ne m'imposerais pas, et ce n'était pas évident à vivre.
Il va de soi que je n'ai pas le courage des femmes qui laissent leur pilosité au naturel, mais le soutien que je leur porte m'a valu des critiques, des moqueries, et un drôle de surnom :"Monsieur Poil". Il est vrai que j'avais tendance à évoquer souvent le sujet de l'épilation avec mes amis, en particulier avec les femmes. Je voulais connaître leur avis sur cette pratique dont on ne connaît pas très bien les causes, et encore moins l'intérêt.
Aujourd'hui j'ai 27ans, le recul et l'intelligence nécessaireS pour défendre mes idées. Je n'ai jamais cessé de crier haut et fort que les poils ne sont pas sales, ne sont pas laids, ne sont pas inutiles.
La bonne nouvelle, c'est que mes arguments commencent à porter! Après une quinzaine d'années d'épilation, les femmes de ma génération semblent plus enclines à constater que oui...s'épiler ça ne rime à rien.
Vincent, 27 ans
